Cette page est pour vous si :
- Votre corps réagit instinctivement dans des situations de la vie réelle sans que vous n’y pensiez ou le vouliez explicitement – par exemple, vous avez l’impression que votre corps est en état d’alerte lorsque vous êtes en compagnie d’amis ou de membres de votre famille.
- Vous avez de plus en plus de difficultés à comprendre ou à vous souvenir des choses que les gens vous disent.
- Vous avez des réactions inattendues lors de situations qui vous rappellent des événements stressants passées (par exemple, vous sentir effrayé lorsque vous voyez quelqu’un tousser).
Les couches du cerveau
Bien que le cerveau soit un organe complexe, il peut être divisé en trois couches : le cerveau de la survie, le cerveau des émotions et le cerveau de l’apprentissage.
Le cerveau de la survie
C’est la partie la plus ancienne du cerveau. Elle pose la question : « Suis-je en sécurité ? »
La couche de survie est responsable de :
- Tirer des informations de l’environnement
- Coordonner les comportements réflexes et défensifs en cas de menace
- Activer votre instincts pour vous protéger quand vous n’avez pas le temps de réfléchir avant d’agir
Le cerveau émotionnel
Cette couche intermédiaire du cerveau est le centre des sentiments. Elle peut poser la question suivante : « Ai-je peur ou suis-je triste ? »
La couche émotionnelle est responsable:
- De l’apprentissage émotionnel
- Du stockage des souvenirs
- Du contrôle de la sécrétion d’hormones
Les émotions et les souvenirs étant ainsi liés, votre cerveau peut vous pousser à réagir de façon involontaire avec beaucoup d’émotions à tout ce qui déclenche un souvenir particulier.
Si vous avez ressenti une peur intense, de la tristesse ou de la honte lors d’un événement traumatisant, il est probable que vous continuiez à ressentir ces émotions chaque fois que cet événement vous est rappelé, même bien après qu’il soit passé.
Cerveau d’apprentissage
La couche supérieure du cerveau pose la question suivante : « Que puis-je apprendre de cela ? »
Le cerveau d’apprentissage est impliqué dans :
- La cognition
- La résolution de problèmes
- La prise de décision
- L’attention
- L’apprentissage de nouvelles compétences
- L’adaptation à l’environnement
Le stress et les traumatismes peuvent vous maintenir dans votre cerveau de survie. L’énergie de votre corps et votre attention sont instinctivement mises sur la défensive pendant que vous essayez de répondre à la question « Suis-je en sécurité ? »
Cette situation fait qu’il est difficile pour les nouvelles informations de remonter vers votre cerveau d’apprentissage. Vous risquez de rencontrer des difficultés en matière de cognition et de résolution de problèmes lorsque vous prenez des décisions qui guident vos comportements.
Le stress est parfois semblable à un rocher que l’on essaie de tirer hors d’un marécage. Son poids peut vous faire glisser en arrière.
Plus vous êtes stressé, plus il vous est facile de rester dans votre cerveau de survie. Vous restez alors dans un état accru de vigilance et de détection des menaces, loin de votre cerveau d’apprentissage, où vous pouvez penser, planifier et résoudre des problèmes.
Le stress et le cerveau d’apprentissage
Le stress, les traumatismes et le syndrome de stress post-traumatique peuvent avoir un impact négatif sur quatre domaines fondamentaux de la cognition au sein du cerveau d’apprentissage.
Mémoire
- La capacité de se souvenir et d’utiliser des informations pour des tâches telles que le calcul ou le raisonnement.
- Les troubles de la mémoire sont l’un des symptômes les plus courants du syndrome de stress post-traumatique.
Effets cognitifs du stress | Impacts |
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Revivre des événements traumatisants par le biais de souvenirs intrusifs ou de flashbacks. | Certaines personnes ayant subi un traumatisme décrivent les souvenirs intrusifs comme des films qui tournent en boucle dans leur esprit. |
Perte de mémoire, trous noirs ou amnésie totale. | Oubli de la chronologie d’un événement traumatisant ou de parties entières d’un souvenir traumatisant. |
Déficits de la mémoire à court terme. | Oubli du nom d’une personne que l’on vient de rencontrer, ou l’endroit où l’on a garé sa voiture quelques heures plus tôt. |
Difficultés à effectuer plusieurs tâches à la fois ou à garder plusieurs idées à l’esprit en même temps. | Difficulté à garder une adresse à l’esprit pendant que vous écoutez les instructions pour vous rendre à votre destination. |
Flexibilité cognitive
- La capacité de maintenir et de passer d’une tâche, d’un concept ou d’une activité à l’autre et d’adopter les comportements correspondants.
- Le traumatisme rend difficile l’accès à cette fonction parce que vos ressources sont accaparées par votre cerveau de survie.
Effets cognitifs du stress | Impacts |
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Capacité réduite à acquérir et à intégrer rapidement de nouvelles informations. | Difficulté à comprendre l’essentiel d’une conversation téléphonique de cinq minutes par rapport à un courriel comportant les mêmes informations que l’on peut relire. |
Capacité réduite à résoudre les problèmes de manière créative. | Se retrouver « bloqué » lorsque les solutions ne sont pas claires. |
Difficulté d’adapter rapidement ses réponses lors de changements. | Sentiment d’incapacité à poursuivre sa journée si quelque chose d’imprévu survient. |
Augmentation des comportements impulsifs. | Exprimer involontairement sa frustration alors que cela n’est pas forcément productif pour votre situation. |
Concentration
- La capacité à se concentrer et à garder en tête une pensée spécifique tout en ignorant les distractions.
- Les personnes souffrant d’un SSPT peuvent avoir du mal à maintenir leur attention parce qu’elles sont hypervigilantes et scrutent constamment leur environnement à la recherche de menaces.
Effets cognitifs du stress | Impacts |
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Diminution de la capacité à générer, diriger et maintenir sa vigilance afin de pouvoir traiter correctement l’information. | Difficulté à se concentrer ou à extraire des détails importants de conversations avec d’autres personnes. |
Diminution de la capacité à maintenir son attention pendant des périodes prolongées. | Difficulté à se concentrer sur la lecture d’un article ou le visionnage d’une émission de télévision. |
Augmentation du décrochage mental. | Sentiment de repli sur soi ou de rêverie tout au long de la journée, que ce soit au travail, à la maison ou avec des amis. |
Augmentation des pensées impulsives. | Prendre des décisions rapidement sans réfléchir aux résultats ou aux conséquences possibles. |
Prise de décision
- La capacité à prendre en compte de multiples facteurs et à faire preuve de logique et de raisonnement lors de la prise de décisions.
- Une bonne prise de décision nécessite plusieurs processus de haut niveau (par exemple, l’attention, la mémoire, la régulation des émotions) qui peuvent être affectés par un traumatisme.
Effets cognitifs du stress | Impacts |
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Se méfier de son sens du bien et du mal. | Sentiment de conflit entre ce que vous voulez instinctivement faire et ce que l’on attend de vous. |
Prendre des décisions basées sur l’émotion plutôt que sur la logique. | Laisser la culpabilité prendre le dessus et éviter de prendre des décisions. |
Difficulté à se souvenir d’informations importantes susceptibles d’aider à la prise de décision. | Oublier l’aide qui vous a été proposée par quelqu’un après avoir commencé une tâche seul. |
Incapacité d’évaluer et d’intégrer toutes les informations pertinentes en cas de situation centrée sur la détection des menaces ou la sécurité. | Se concentrer principalement sur les détails négatifs d’une situation lorsqu’il s’agit de décider d’un plan d’action. |
Ces changements cognitifs peuvent être incroyablement éprouvants pour les personnes ayant subi un traumatisme. Cependant, il est important de se rappeler que le cerveau est malléable. Il est souvent possible de se remettre des difficultés cognitives.
Activités
Résolution de problèmes
Lorsque vous êtes confronté à un problème complexe, décomposez-le en plusieurs parties afin de le rendre plus gérable :
- Premièrement, définissez le problème
- Deuxièmement, définissez l’objectif ou les objectifs
- Troisièmement, faites un brainstorming de toutes les solutions possibles
- Enfin, évaluez chaque solution et sélectionnez la meilleure
S.T.O.P.
Pratiquez la méthode S.T.O.P. pour vous connecter à votre cerveau d’apprentissage :
- S – Stop : Remarquez quand vous agissez à partir de votre cerveau de survie ou de votre cerveau émotionnel, et non à partir de votre cerveau d’apprentissage.
- T – Temporiser : Il peut être difficile de prendre une décision dans le feu de l’action. Donnez-vous l’espace nécessaire pour évaluer correctement ce qui se passe.
- O – Observez : Remarquez ce qui se passe autour de vous et en vous.
- P – Procédez de manière réfléchie : Posez-vous des questions telles que : « Qu’est-ce que j’attends de cette situation ? » ou « Quels sont mes objectifs ? » ou « Quel choix pourrait améliorer ou aggraver cette situation ? » ou « Quelle action permettra de réussir ? »
Suggestions d’écriture
Pensez à une situation difficile que vous avez récemment vécue et décrivez-la du point de vue de chacune des trois couches de votre cerveau :
- Le cerveau de la survie.
- Le cerveau émotionnel.
- Le cerveau d’apprentissage.